Cercle Généalogique Poitevin
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Aliénor d'AQUITAINE


Gisant de l'abbaye de Fontevrault

En 1137, le roi de France Louis VI le Gros a décidé de marier son fils, le dauphin Louis qui a dix-sept ans. La coutume au Moyen-âge, veut que le roi choisisse lui-même la fiancée de son fils. Le jeune Louis a de la chance. Son père a choisi pour lui le plus beau parti de toute l’Europe : une jeune princesse de trois ans sa cadette, jolie et enjoué, Aliénor, l’héritière de ce beau duché d’Aquitaine aux riches terres ensoleillées. Suivi d’une brillante escorte, jeune prince l’accompagne à travers la France jusqu’à Paris.
La jeune fille arrive à Paris pour apprendre que le vieux roi vient de mourir. Son mari va régner sous le nom de Louis VII le Jeune. La voici reine de France à 15 ans ! Elle va demeurer quelque temps dans sa nouvelle capitale. Pourtant, elle regrette la lumière et la gaîté de son pays d’Aquitaine, dans ce Paris moyenâgeux aux ruelles étroites et sales, aux maisons sombres et inconfortables. Puis, en 1147, son mari Louis VII part pour la Croisade.

Aliénor décide de l’accompagner et la voilà partie pour la Guerre Sainte à cheval, avec toute sa suite. Un tel voyage n’allait pas sans difficulté mais que de satisfactions en retour ! Aliénor voit de ses propres yeux la fabuleuse cité orientale de Byzance. Elle visite la principauté chrétienne d’Antioche, elle entre en procession dans Jérusalem, la ville Sainte. Peu de souverains d’Europe auront connu de telles aventures et c’est elle, Aliénor, qui les vit ! Déjà cette reine s’avère une femme remarquable. Mais ni son rang ni sa renommée ne la mettent à l’abri des pirates grecs qui prennent son navire à l’abordage sur le chemin du retour et la garde prisonnière. Il lui faut attendre deux mois avant de retrouver, en Italie son royal époux. Mais son règne sur le trône de France touche à sa fin. Elle n’a pas donné au roi d’héritier mâle. Après quinze ans d’union, Louis VII répudie Aliénor qui regagne son Duché d’Aquitaine et de Poitiers, sa ville bien aimée.

Mais pas pour longtemps, huit semaines plus tard, elle épouse Henri Plantagenêt, Duc d’Anjou et de Normandie. Elle lui apporte en dot le Poitou, la Guyenne, la Gascogne. Il deviendra deux ans plus tard, en 1154, roi d’Angleterre sous le nom de Henri II, et maître de la moitié occidentale de la France.

Henri et Aliénor semblaient faits l’un pour l’autre. Ensemble, ils administraient leurs provinces françaises et chacun d’eux appréciait en l’autre la même ardeur à vivre. Mais lorsque Henri regagne son royaume d’Angleterre et installe la reine dans un château des bords de la Tamise, elle se sent soudain seule. La question qui lui vient tout le temps en tête est : pourquoi ces Anglais ne savent-ils pas s’amuser ?

Aliénor n’est pas femme à rester assise devant le spectacle du monde. Elle entend y jouer son rôle. Hier, maîtresse de ses terres, elle aidait Henri à gouverner les siennes, disputant toute chose avec lui, chevauchant sans fin d’un bout à l’autre de leurs provinces voisines, il ne l’écoute plus aujourd’hui. Et cette fois, il n’y a pas de croisade pour tromper son ennui. Alors laissant Henri à ses soucis, elle quitte les brumes de la Tamise pour le soleil de la Loire.

Ses quatre fils l’accompagnent mais les « jeunes aigles » d’Henri et d’Aliénor (Henri, Geoffroy, Richard et Jean) sont des oisons chamailleurs. Bien que leur père leur ait promis de laisser à chacun une part égale de ses terres, ils ne cessent de se jalouser et de se quereller. Encouragés et soutenus par leur mère, ils finissent par se révolter contre le roi. Ce dernier étouffe la rébellion et veille à ce que sa terrible épouse soit étroitement gardée en résidence surveillée en Angleterre. Cette triste captivité se prolongera pendant quinze ans et ne prendra fin que lorsque son fils, Richard, succédera à Henri II.

Aliénor n’est pas diminué pour autant. Elle prépare les Anglais à recevoir ce nouveau roi : Richard Ier, dit Cœur de Lion, qui n’a pas mis les pieds dans son royaume depuis l’âge de sept ans. Grâce à elle, on lui fait un accueil enthousiaste. Lors du départ de Richard pour la Troisième Croisade, elle gouverne le royaume. Quand le roi est retenu prisonnier, à son retour par le duc d’Autriche Léopold, c’est elle encore qui réunit la somme nécessaire à la rançon. Quand Richard meurt en 1199, Aliénor pousse son dernier fils, Jean, vers le trône. Elle mourra en 1204 à l’abbaye de Fontevraud, près de Saumur.

 

Source : http://perso.club-internet.fr


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